Collectif Éthique sur l’étiquette

Campagne #Soldées : les réponses des marques



Après 15 mois de campagne et la sortie du rapport " Salaires sur mesure ", quelles sont les réponses des marques et enseignes interpellées à notre campagne #Soldées ? Nous faisons le bilan.

Le bilan général :

 L’ensemble des marques et enseignes se sont engagées dans un dialogue suivi avec le Collectif Ethique sur l’étiquette. Elles ont entrepris des démarches visant à décomposer les coûts de production chez leurs fournisseurs pour identifier la part du salaire, et sa structuration. C’est une avancée. Mais elle doit être suivie de mesures concrètes.

 Hormis l’enseigne Promod pour deux de ses usines, les marques et enseignes ne fournissent pas au Collectif de données concrètes sur le salaire réel des ouvriers de leurs usines, ni ne sont en mesure de montrer que ces études ont conduit à une évolution de leurs pratiques, vers une augmentation significative des salaires pour se rapprocher d’un salaire vital.

 Aucune ne montre une prise en compte de la nécessité de faire évoluer ses pratiques d’achats, (définition du prix imposé aux fournisseurs) qui indiquerait qu’elle considère sa responsabilité de donneur d’ordre de garantir des salaires décents aux ouvriers qui réalisent ses produits.

 Pour le Collectif Ethique sur l’étiquette, les approches fondées sur le renforcement de la productivité dans l’unité de production, si elles peuvent ne pas être négligées, ne peuvent constituer la seule réponse à l’exigence d’une rémunération décente des travailleurs. Cette approche fait reposer l’effort et le risque sur le fournisseur et le travailleur, mis à contribution pour « travailler mieux pour gagner plus ». L’augmentation de rémunération qui résulte des efforts de productivité demeure loin du niveau vital des salaires. Surtout, cette méthode occulte la responsabilité du donneur d’ordre de mettre en œuvre des pratiques d’achats qui prennent en compte un niveau décent de salaire de l’ouvrier en bout de chaîne. Le travailleur n’est pas le problème. Il revient aux acteurs puissants de la mondialisation économique d’assumer leur devoir de vigilance, en faisant évoluer un modèle économique qui se traduit aujourd’hui par des violations des droits les plus fondamentaux au travail.


Le Collectif Ethique sur l’étiquette rappelle que :

 Le salaire vital est un droit humain fondamental. Tout travailleur doit pouvoir subvenir à ses besoins par le fruit de son travail. Le salaire n’est pas un coût marginal, c’est un dû au travailleur en échange de sa force de travail, qui contribue aux bénéfices de l’entreprise.

 Les multinationales ont un devoir de vigilance, qui lui est reconnu par la communauté internationale. Leur responsabilité s’étend sur l’ensemble de leur chaîne de valeur. Aucune ne pourra être considérée responsable, et sa communication ne se résumera qu’à du social washing, si elle ne fait pas évoluer son modèle économique vers le respect des droits humains fondamentaux de ceux qui contribuent à sa croissance.

 Les grands donneurs d’ordres et distributeurs internationaux doivent assumer une responsabilité à hauteur de la puissance économique à laquelle ils aspirent, pour que la recherche de profit ne se traduise pas par des violations massives des droits fondamentaux des travailleurs. C’est de ces acteurs qu’il attend en priorité une réponde tangible.

Un salaire vital est un droit humain fondamental (art 23). Nous continuons la mobilisation.


Documents à télécharger

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